Le 05 Mai 2023, une rencontre de discussions intergénérationnelles entre jeunes, parents et leaders communautaires a été organisée à Kpangalam Macqua dans le canton de Kpangalam. Cette causerie a touché 97 participants dont 13 filles, 5garçons et 30 femmes. Cette activité avait pour objectif de discuter entre leaders communautaires, parents et jeunes pour relever les normes sociales et croyances qui font obstacle à la jouissance des droits sexuels et reproductifs des enfants et jeunes. La discussion a permis aux participants de déconstruire la norme selon laquelle « On ne doit pas parler de la sexualité devant les enfants car on risque de les pousser à la pratique de l’acte sexuelle ». Il ressort que ce tabou fait autour de l’éducation à la santé sexuelle et reproductive expose d’avantage les adolescentes aux grossesses précoces suivi des avortements clandestins. La sous information sur les droits à la SSR et la mauvaise communication entre les parents et enfants sont à l’origine des problèmes que rencontrent les adolescentes et adolescents dans nos communautés. On éduque la fille à se soumettre et au garçon à montrer sa virilité. Au cours de ces discussions, les participants ont reconnu la fuite de responsabilité de certains parents, la non considération de l’éducation et la formation des filles et l’absence de dialogue au sein des ménages comme étant à l’origine des problèmes auxquels nous débattons. A cette réunion, des arguments ont été développés autant par les jeunes que par les adultes pour justifier les problèmes tels que les grossesses précoces, l’abandon scolaire des jeunes filles, l’activité sexuelle précoce des jeunes etc.
Des décisions ont été prises par les jeunes et leurs parents pour réduire les cas de grossesses précoces des filles et les cas de mariage d’enfants à travers l’implication des garçons dans les travaux domestiques, l’encouragement et la motivation des filles dans leurs scolarités et formations en maintenant un cadre de dialogue au sein des ménages. Il est prévu de sensibiliser également les filles sur l’apprentissage des métiers dits d’hommes (Plomberie, électricité…), sur l’estime de soi, la communication autour du bien-fondé de la gestion de l’hygiène menstruelle et de la sexualité en générale (pratique de l’abstinence, des méthodes contraceptives) et enfin la dénonciation des auteurs d’abus sexuels grâce aux relations transactionnelles.
Comme le témoigne un Leaders communautaire « l’intervention de la jeune fille par rapport à la santé sexuelle m’a vraiment ému. Grâce à cette rencontre j’ai eu beaucoup de connaissances. Elle nous a appris beaucoup de choses sur la santé sexuelle et sur le comportement des enfants à l’adolescence, comment nous adulte nous devons nous comporter envers eux pour les aider à traverser cette période. Nous n’avons pas eu cette chance de discuter avec nos parents de part le passé, ce qui fait qu’aujourd’hui lorsque les ONG parlent de la santé sexuelle avec les jeunes, on pense que ce sont des programmes pour détruire l’avenir des enfants. Notre fille a raison d’insister sur la responsabilité de nous les parents. Il nous revient de faire des efforts pour avoir les yeux sur nos enfants et instaurer les discussions entre les parents et leurs enfants. Discuter avec les enfants ne diminue en rien notre grandeur mais nous permet d’être à l’écoute de nos enfants et connaître leurs besoins … En effet nous avons négligé l’éducation de nos enfants et parfois se sont nos femmes qui s’en occupent, or l’éducation des enfants doit se faire à deux. Dès à présent, je suis conscient des problèmes que traversent les jeunes et je suis outillé sur ce que je dois faire pour les aider. Même s’il le faut, je vais orienter mes enfants au niveau des centres de santé sur afin qu’ils soient éclairés sur la santé sexuelle et comment s’y prendre pour ne pas avoir une grossesse non désirée et réussir bien à l’école »